Les plus beaux atolls polynésiens

Tous les ciels bleus, lagons azur et plages de cocotiers ne se valent pas, même aux Tuamotu, cet endroit quasi rêvé de Polynésie. De la naissance d’une île à la splendeur des “golden points”, voyage au cœur des plus beaux sites des atolls de Makemo, Hao, Toau et Fakarava.

Les plus beaux atolls polynesiens.
Le golden point de Toau, un des plus beau atoll de Polynésie.

Qu’est-ce vraiment qu’un atoll ?

Un atoll polynésien est, initialement, une barrière de corail qui s’est développée autour d’une île volcanique. Durant quelques millions d’années, l’île s’est enfoncé lentement dans le plancher océanique, laissant au corail le temps de croître pour se maintenir juste sous la surface de l’eau.
L’île primitive disparue, le résultat théorique est un atoll « parfait » constitué uniquement d’une barrière corallienne.
Et les cocotiers, si emblématiques sur les cartes postales ?
Dans les Tuamotu, les premiers cocotiers seraient simplement venus d’autres îles. Les noix, portées par les flots, se fixeraient sur la barrière de corail, germeraient et donneraient naissance aux arbres. En retenant le sable issu de l’érosion du corail, ces cocotiers contribuent à la formation des premiers motus – ces petites îles sablonneuses parsemées de palmiers et posées sur la barrière de corail.

L’est des îles

Lorsque les conditions sont favorables – c’est-à-dire quand les houles destructrices font défaut – les motus s’étendent en longues langues de sable couvertes de végétation.
Dans un temps plus proche de nous, à la fin du XIXᵉ siècle, l’arrivée des missionnaires a profondément transformé le paysage. En imposant des plantations de cocotiers alignées au cordeau, ils ont réduit la diversité naturelle et modifié profondément l’aspect des atolls polynésiens.
Aujourd’hui, les parties émergées et sablonneuses sont presque toutes couvertes de cocoteraies et se trouvent essentiellement au nord et à l’est des îles, offrant, à l’intérieur de l’atoll, une protection contre le vent et la houle dominante.

Le sud

Au sud, le décor est souvent bien différent. Le corail est complètement détruit en surface sur la barrière et le récif corallien est fréquemment déchiré. De nombreux hoas – de petits chenaux de très faible profondeur que seule la crête des vagues parvient à franchir – lacèrent la barrière de corail. Les motus y sont rares et les entrées d’eau violentes lorsque la houle du sud forci.

Pourquoi ces Golden Points fascinent-ils ?

C’est précisément la rencontre entre l’espace protégé des motus et les puissantes entrées d’eau, canalisées par ces innombrables hoas, qui crée des courants irréguliers, parfois même circulaires. Ce mouvement favorise l’accumulation importante de sable et la formation de « trous bleus » – de petites zones circulaires de quelques mètres de profondeur. Ces lieux exceptionnels se retrouvent notamment au sud-est d’Hao, Makemo, Kaukura et Rangiroa, sans oublier Fakarava (Hirifa) et Toau qui, bien qu’ils ne présentent pas de trou bleu, ne sont pas en reste.

Makemo golden point

Le trou bleu de Makemo, surnommé aussi « Trou aux baleines », témoignerait d’une ancienne chasse à la baleine qui se serait conclue ici — certains intervenants seraient d’ailleurs toujours en vie.
Mesurant environ 100 par 400 mètres avec moins de 10m de profondeur, il est idéal pour le snorkeling. Il fait aussi le bonheur des pêcheurs locaux qui posent leurs filets et des pêcheurs à la mouche de passage.

Pêche au trou bleu de Makemo.
Pèche depuis le banc de sable du trou bleu de Makemo, un barracuda de plus d’un mètre mord !

À l’est, un banc de sable émerge avec une pente quasi parfaite de 45 degrés. En son sein, de volumineuses formations coralliennes trônent majestueusement et abritent deux bancs de plusieurs centaines de poissons mais aussi quelques prédateurs qui passent et repassent tels que carangues, barracudas, bonefishs (Albula Vulpes), requins pointes noires et gris ainsi que requins dormeurs qui viennent voir, dans cette nasse naturelle, s’il n’y aurait pas un petit truc à se mettre sous les dents.
L’extrémité du lagon est fortement ensablée de ce sable rosé si séduisant. Il est charrié par cet alignement de hoas, qui, de loin, ne semblent former qu’une immense entrée d’eau dans le lagon.
Le golden point de Makemo est uniquement accessible en bateau en slalomant entre les blocs de corail, et en s’appuyant sur des cartes marines – souvent imprécises – enrichies par des photos satellites pour anticiper les obstacles.

Position GPS bateau : 16°39.723'S 143°23.554'W

Hao golden point

Le sud-est d’Hao présente également un golden point remarquable. Le site se caractérise par la présence, au nord-est, d’une langue de cocotiers qui s’allonge sur des dizaines de kilomètres, tandis qu’au sud-est, un alignement de hoas délimite un récif particulièrement large. Entre ces deux éléments se trouve un trou bleu.
Avec des conditions météorologiques particulières – venté côté océan et calme à l’abri des cocotiers – ce lieu est un véritable festival de couleurs : ciel azur, palmiers verdoyants, récif gris souris, lagon aux nuances de bleu et de cyan, et sable rosé.

Le golden point de l'atoll d'Hao.
Le golden point de l'atoll d'Hao.

La pointe abrite également la tombe de l’ancien légendaire roi d’Hao.
Cet endroit quasiment inhabité est un incontournable… toutefois, son accès se mérite, car il n’est accessible qu’en bateau, en naviguant soigneusement entre les formations coralliennes.

Position GPS bateau : 18°25.072'S 140°40.833'W

Toau golden point

Toau a lui aussi son golden point au sud-est. Dans le lagon, la scène se dessine classiquement : à gauche, une plage de sable blanc bordée de cocotiers, et à droite, une longue série de hoas. Bien qu’il ne possède pas de trou bleu, le sud-est de Toau surprend par l’immensité du bleu cyan qui borde les hoas, offrant l’illusion d’une piscine à perte de vue. Impression un peu trompeuse car, si la houle se lève à l’extérieur du lagon, il y aura alors un fort courant entrant par ces hoas.

L’alignement des hoas de l’atoll de Toau.
L’alignement des hoas de l’atoll de Toau.

L’accès au site est aisé en bateau, et quelques bouées de mouillage sont installées afin de préserver le corail.

Position GPS bateau : 15°57.860'S 145°52.288'W

Fakarava golden point

Hirifa, situé au sud de l’atoll de Fakarava, est probablement le golden point le plus connu et fréquenté de toute la Polynésie. Depuis 2024, le stationnement des bateaux est théoriquement réglementé. Tout comme Toau, il ne présente pas de trou bleu.
Au nord-est du spot, la langue de cocotier s’étend sur plus de 60 kilomètres, de la passe nord jusqu’à Hirifa, seulement entrecoupée par quelques hoas.

Le golden point de Fakarava, à la fin des cocotiers.
Le golden point de Fakarava, à la fin des cocotiers.

Au sud, la succession de ces canaux a drainé d’immenses quantités de sable, conférant l’illusion d’une plage infinie – une impression purement visuelle.

+ de photos

Bien que le site offre des panoramas spectaculaires, la vie sous-marine y reste assez pauvre.

Position GPS bateau : 16°27.023'S 145°22.097'W